Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/316

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SOCRATE.

Tu vois que tu ne dis toi-même que des mots, et que tu n’expliques rien. Ne me diras-tu point si par les meilleurs et les plus puissans tu entends les plus sages, ou d’autres semblables ?

CALLICLÈS.

Oui, par Jupiter, ce sont ceux-là que j’entends, et très fort.

SOCRATE.

Ainsi, souvent un seul homme sage est meilleur, à ton avis, que dix mille qui ne le sont pas ; c’est à lui qu’il appartient de commander, et aux autres d’obéir, et, en qualité de maître, il doit avoir plus que ses sujets. Voilà, ce me semble, ce que tu veux dire, s’il est vrai qu’un seul soit meilleur que dix mille ; et je n’épluche point les mots.

CALLICLÈS.

C’est justement ce que je dis, et mon sentiment est que, selon la nature, il est juste que le meilleur et le plus sage commande, et soit mieux partagé que ceux qui n’ont aucun mérite.

SOCRATE.

Tiens-t’en donc là. Que réponds-tu maintenant à ceci ? Si nous étions plusieurs dans un