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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/386

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les offense. Mais peut-être, mon cher ami, tu es d’un autre avis. Avons-nous quelque chose à opposer à cela, Calliclès ?

CALLICLÈS.

Je ne sais trop comment, Socrate, il me paraît que tu as raison : mais avec tout cela je suis dans le même cas que la plupart de ceux qui t’écoutent ; je ne te crois pas entièrement.

SOCRATE.

C’est que le double[1] amour enraciné dans ton âme, Calliclès, combat mes raisons. Mais si nous réfléchissons ensemble plus souvent et plus à fond sur les mêmes objets, peut-être te rendras-tu. Rappelle-toi ce que nous avons dit qu’il y a deux façons de cultiver le corps et l’âme : l’une qui a pour but leur plaisir, l’autre leur bien, et qui, loin de caresser leurs penchans et de les flatter, combat au contraire leurs inclinations. N’est-ce pas là ce que nous avons établi ci-dessus ?

CALLICLÈS.

Oui.

SOCRATE.

Celle qui ne vise qu’au plaisir est basse, et n’est autre chose qu’une flatterie. N’est-ce pas ?

  1. Ὁ δήμου ἔρως. Même équivoque que ci-dessus, le peuple s’appelant δῆμος, comme le fils de Pyrilampe.