Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/577

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tu point assez de sagesse pour rendre meilleurs du côté de la vertu ceux qui te fréquentent et prennent tes leçons ?

HIPPIAS.

J’en ai de reste pour cela, Socrate.

SOCRATE.

Est-ce donc que tu étais en état de rendre meilleurs les enfans des Inyciens, et que tu ne pouvais en faire autant des enfans des Spartiates ?

HIPPIAS.

Il s’en faut de beaucoup.

SOCRATE.

C’est apparemment que les Siciliens sont curieux de devenir meilleurs, et que les Lacédémoniens [283d] ne s’en soucient pas[1].

HIPPIAS.

Au contraire, Socrate, les Lacédémoniens n’ont rien plus à cœur.

SOCRATE.

Auraient-ils par hasard fui ton commerce, faute d’argent ?

HIPPIAS.

Nullement ; ils en ont en abondance.

  1. Les Siciliens étaient célèbres pour leur mollesse, les Lacédémoniens pour leur austérité.