Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/592

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SOCRATE.

Par le chien, Hippias, voilà une belle et brillante réponse. Si je réponds ainsi, aurai-je répondu, et répondu juste [288a] à la question, et n’aura-t-on rien à répliquer ?

HIPPIAS.

Comment le ferait-on, Socrate, puisque tout le monde pense de même, et que ceux qui entendront ta réponse te rendront tous témoignage qu’elle est bonne ?

SOCRATE.

Soit, je le veux bien. Voyons, Hippias, que je répète en moi-même ce que tu viens de dire. Cet homme m’interrogera à-peu-près de cette manière : Socrate, réponds-moi : toutes les choses que tu appelles belles ne sont-elles pas belles, en supposant qu’il y a quelque chose de beau par soi-même ? Et moi, je lui répondrai qu’en supposant que le beau est une belle fille on a trouvé ce par quoi toutes ces choses sont belles.

[288b] HIPPIAS.

Crois-tu qu’il entreprenne après cela de te prouver que ce que tu donnes pour beau ne l’est point ; ou s’il l’entreprend, qu’il ne se couvrira pas de ridicule ?

SOCRATE.

Je suis bien sûr, mon cher, qu’il l’entrepren-