Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/60

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hommes la justice et la pudeur, et dans plusieurs endroits de ton discours tu as fait entendre que la justice, la tempérance, la sainteté et les autres qualités semblables ne sont toutes ensemble qu’une seule chose, la vertu. Explique-moi avec précision si la vertu est un tout dont la justice, la tempérance, la sainteté, sont les parties, ou si, comme [329d] je disais à l’instant, ce ne sont que les différens noms d’une même et unique chose. Voilà ce que je désire savoir.

La réponse, Socrate, m’a-t-il dit, est aisée à faire : les qualités dont tu parles sont des parties de la vertu qui est une.

Mais, ai-je repris, en sont-elles les parties, comme la bouche, le nez, les yeux et les oreilles sont des parties du visage ; ou, semblables aux parties de l’or, ne diffèrent-elles les unes des autres et du tout que par la grandeur et la petitesse ?

Il me paraît, [329e] Socrate, qu’elles sont, par rapport à la vertu, ce que les parties du visage sont au visage entier.

Les hommes, ai-je continué, ont-ils, ceux-ci une partie de la vertu, et ceux-là une autre ; ou est-ce une nécessité que quiconque en a une les ait toutes ?

Point du tout, m’a-t-il dit ; puisqu’il y en a beaucoup qui sont courageux, et en même temps injustes, et d’autres qui sont justes sans être sages.