Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/61

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La sagesse et le courage, ai-je dit, sont donc aussi [330a] des parties de la vertu ?

Sans contredit, m’a-t-il répondu ; et même la sagesse est la principale de toutes.

Et chacune d’elles n’est-elle pas différente de chaque autre ?

Oui.

Ont-elles aussi chacune leur propriété singulière, de même que les parties du visage ? Les yeux ne sont pas ce que sont les oreilles, et leur propriété n’est pas la même ; pareillement aucune des autres parties ne ressemble à une autre, ni pour la propriété, ni pour tout le reste. En est-il ainsi des parties de la vertu ? l’une n’est-elle point différente [330b] de l’autre, en soi, et quant à la propriété ? Ou plutôt n’est-il pas évident que cela est ainsi, si la comparaison dont tu t’es servi est juste ?

Socrate, m’a-t-il dit, la chose est telle en effet.

Cela posé, ai-je repris, aucune autre partie de la vertu ne ressemble à la science, aucune autre à la justice, au courage, à la tempérance, à la sainteté.

Non, a-t-il dit.

Ça, lui ai-je dit, examinons ensemble ce que peut être chacune de ces parties, et commençons par celle-ci. [330c] La justice est-elle quelque chose de réel, ou n’est-ce rien ? Pour moi, il me paraît que c’est quelque chose : que t’en semble ?