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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/62

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Il me le paraît aussi.

Si quelqu’un nous interrogeait ainsi toi et moi : Protagoras et Socrate, dites-moi un peu : cette chose que vous venez d’appeler du nom du justice est-elle juste ou injuste ? Je répondrais que elle est juste ; et toi, quel serait ton avis ? Serait-il le même, ou autre que le mien ?

Le même, a-t-il dit.

La justice, dirai-je donc à celui [330d] qui nous ferait cette question, est de telle nature qu’elle est juste. Ne répondrais-tu pas de même ?

Sans doute, a-t-il dit.

S’il continuait après cela à nous demander : Ne dites-vous pas qu’il y a une sainteté ? Nous en conviendrions, je pense ?

Oui.

Ne convenez-vous pas aussi, poursuivrait-il, que cette sainteté est quelque chose ? L’accorderions-nous, ou non ?

Nous l’accorderions.

Cette chose est-elle de telle nature, selon vous, qu’elle soit impie, ou sainte ? Pour moi, je m’offenserais d’une pareille question, et je lui dirais : Ô homme, parle mieux. À peine y aurait-il au monde quelque chose de saint, si la sainteté [330e] elle-même ne l’était pas. Ne ferais-tu pas la même réponse ?

Assurément.