Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/648

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ple ou roi, a les siens. Les courtisans de ce régime faisaient leur cour par la parole. Les démagogues étaient aux hommes d’état ce que les sophistes étaient aux philosophes : ils abusaient de la rhétorique comme les autres de la dialectique. Homme d’état et philosophe, Platon eut affaire aux uns et aux autres et ne cessa de leur faire la guerre comme aux corrupteurs de la philosophie et de la vraie politique. Quand on pense que Platon fondait la force de l’état sur la vertu des citoyens, sur le courage, la tempérance, la modestie, l’empire sur soi-même et la mâle habitude de sacrifier les passions, même les plus généreuses, au devoir, on peut se faire une idée de l’horreur que lui devaient inspirer des hommes qui mettaient tout leur esprit à étudier les mauvais côtés de leurs semblables, et tout leur talent à les flatter pour les accroître et s’en faire un point d’appui.