Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/650

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ment dans la plus belle époque de Platon, dans l’âge de son entier développement, le Gorgias est aussi une critique de la rhétorique prise de haut et rattachée aux considérations les plus élevées de la morale et de la philosophie. Entre le Phèdre et le Gorgias est le Ménexène, qui attaque et combat encore la mauvaise rhétorique, sur le point où elle triomphait ordinairement : l’oraison funèbre des guerriers morts pour la patrie.

Le Ménexène est à-la-fois une critique des oraisons funèbres ordinaires, et l’essai d’une manière meilleure, le genre admis. Platon reproche aux orateurs chargés de louer les guerriers morts dans les combats, d’abaisser un ministère aussi grave à l’emploi de flatteurs populaires, occupés des vivans plus que des morts, s’adressant moins à la douleur et au courage du peuple qu’à sa vanité, et l’exaltant au profit de la leur,