Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/663

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MÉNEXÈNE.

Quelle est-elle ? ou, pourquoi le demander ? c'est Aspasie.

SOCRATE.

Oui, Ménexène ; elle et Connos[1], fils de Métrobe : voilà mes deux [236a] maîtres, l'un pour la musique, l'autre pour la rhétorique. Il n'est donc pas surprenant qu'un homme instruit par de tels maîtres ait de l'éloquence. Cependant tout autre dont l'éducation aurait été moins soignée, qui aurait appris la musique de Lampros[2] et la rhétorique d'Antiphon de Rhamnuse[3], serait également capable de gagner les suffrages des auditeurs en louant les Athéniens dans Athènes.

MÉNEXÈNE.

Mais enfin, qu'aurais-tu à dire si c'était à toi de parler ?

SOCRATE.

De moi-même peut-être rien du tout ; mais, hier encore, j'ai entendu [236b] d'Aspasie un discours

  1. Voyez l'Euthydème.
  2. Voyez Cornelius Nepos, Vie d'Épaminondas ; Athénée, II, 6 ; Plutarque, sur la musique.
  3. Rhamnuse était un dème de la tribu OEantide. — Sur Antiphon, voyez Thucydide, liv. XVIII, 68, avec le Scoliaste, et les Dissertations de Spanheim et de Kuhnken.