et le jugement des dieux[1], [237d] qui s’en disputaient la possession. Honoré par les dieux, comment n’aurait-il pas droit de l’être par tous les hommes ? Souvenons-nous aussi que lorsque la terre entière n’enfantait que des animaux sauvages, carnivores ou herbivores, notre contrée demeura pure de pareille production, et ne donna point naissance à des animaux farouches : de tous les animaux, elle ne choisit et n’engendra que l’homme, qui, par son intelligence, domine sur les autres êtres, et seul [237e] connaît la justice et les dieux. Une preuve bien forte que cette terre a produit les aïeux de ces guerriers et les nôtres, c’est que tout être doué de la faculté de produire porte avec lui la nourriture nécessaire à ce qu’il produit : c’est ainsi que la vraie mère se distingue de celle qui ne l’est pas et a dérobé l’enfant d’un autre ; celle-là manque des sources nourricières nécessaires au nouveau-né. Or, notre terre, qui est notre mère, offre la même preuve incontestable qu’elle a produit les hommes qui l’habitent, puisqu’elle est la seule et la première qui dans ces vieux
- ↑ La dispute de Minerve et de Neptune, et le jugement de Cécrops. Hérodote, VIII, 55. — Xénophon, III, 5, 10 ; Eusèbe, Chron., p. 93.