Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/669

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les hommes d’aujourd’hui dont faisaient partie ceux qui sont morts. Le gouvernement était autrefois le même que maintenant, une aristocratie ; telle est la forme politique sous laquelle nous vivons encore, et avons presque toujours vécu. Les uns l’appellent [238d] une démocratie, les autres autrement, selon leur goût ; mais c’est réellement une aristocratie. sous le consentement du peuple. Nous n’avons jamais cessé d’avoir des rois, tantôt par droit de succession, tantôt par droit de suffrages. C’est, en général, le peuple qui possède l’autorité souveraine : il confère les charges et la puissance à ceux qui paraissent être les meilleurs ; la faiblesse, l’indigence, une naissance obscure, ne sont pas, comme dans les autres états, des motifs d’exclusion ; non plus que les qualités contraires, des motifs de préférence ; le seul principe reçu, c’est que celui qui paraît être habile ou vertueux l’emporte et commande. [238e] Ce gouvernement, nous le devons à l’égalité de notre origine. Les autres pays sont composés d’hommes d’espèce différente ; aussi l’inégalité des races se reproduit dans leurs gouvernemens, despotiques ou oligarchiques. Là, les citoyens se divisent en esclaves et en maîtres. Pour nous et les nôtres, [239a] qui sommes frères, et nés d’une mère commune, nous ne croyons pas