Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/721

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Socrate.

As-tu déjà vu quelqu’un qui étant capable de discerner ce qui est bien ou mal peint dans les tableaux de Polygnote, fils d’Aglaophon[1], ne peut faire la même chose à l’égard des autres peintres ; [533a] et qui, lorsqu’on lui montre leurs ouvrages, s’endort, est embarrassé, et ne sait quel jugement en porter, au lieu que, s’il s’agit de dire son avis sur les tableaux de Polygnote, ou de tel autre peintre qu’il te plaira, il s’éveille, il est attentif, et s’explique avec facilité ?

Ion.

Non, certes, je n’en ai pas vu.

Socrate.

Mais quoi ! en fait de sculpture, as-tu vu quelqu’un qui fût en état de dire ce qu’il y a de bien travaillé dans les ouvrages de Dédale, fils de Métion[2], [533b] ou d’Épée, fils de Panope[3], ou

  1. Il était de Thase. Voyez le distique de Simonide, dans Pausanias, Phocide. — Aristote, Poétique. — Pline, Hist. natur., XXXV, 9. —Winkelmann, Hist. de l’art, et Bottiger, Ideen zur Archœolog. d. Malerei, p. 268.
  2. Voyez l’Hippias, le Ménon et la République. Pausanias, Corinthie et Achaïe. Winkelmann, Hist. de l’art.
  3. Pausanias, Corinthie. — Thiersch., Uber die Eporh. d. Kunst., Comment., II, p. 29.