Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/845

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sont-ce les savans ou les ignorans ? — Les savans. — Ce sont donc les savans qui apprennent, ce ne sont pas les ignorans. Ainsi tu n'as pas bien répondu à Euthydème.

[276d] Aussitôt voilà de nouveaux éclats de rire et de nouveaux applaudissemens de la part des amis d'Euthydème et de Dionysodore, qui admiraient leur sagesse. Nous autres, tout étonnés, nous demeurions dans le silence. Euthydème voyant notre surprise, pour nous donner encore une plus grande idée de sa sagesse, attaque de nouveau le jeune homme et lui demande, donnant à la même chose un autre tour, comme un bon danseur qui tourne deux fois sur la même place : Ceux qui apprennent, apprennent-ils ce qu'ils savent, ou ce qu'ils ne savent pas ? Aussitôt Dionysodore me dit encore à l'oreille : [276e] Voilà, Socrate, un autre tour pareil au premier. Par Jupiter, lui répondis-je, cette première question m'a paru merveilleuse ! — Toutes nos questions sont de même nature, Socrate, on ne s'en peut démêler. — Et voilà, lui dis-je, ce qui vous donne tant d'autorité parmi vos disciples. Cependant Clinias avait répondu à Euthydème que ceux qui apprenaient, apprenaient ce qu'ils ne savaient pas. Euthydème continua [277a] de l'interroger de la même manière qu'auparavant. Sais-tu les