Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/859

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ne soit plus ce qu'il est, vous voudriez qu'il ne fût pas vivant ? Vraiment voilà de beaux amis et amans qui souhaitent avant tout la mort de celui qui leur est cher !

[283e] Là-dessus Ctésippe s'enflamma de colère à cause de ses amours, et dit : Étranger de Thurium, s'il n'était pas trop impoli, je te dirais : Retombe sur ta tête le mensonge que tu fais sciemment en supposant de moi et des autres, ce qu'on ne peut pas même dire sans crime, que je souhaite la mort de Clinias ! — Ctésippe, lui dit Euthydème, crois-tu qu'il soit possible de mentir ? — Oui, par Jupiter ! répondit-il, à moins que je ne sois fou. — Mais celui qui ment dit-il la chose dont il est question, ou ne [284a] la dit-il pas ? — Il la dit. — S'il la dit, il ne dit rien autre chose que ce qu'il dit. — Il le faut bien. — Ce qu'il dit, n'est-ce pas une certaine chose ? — Qui en doute ? — Celui qui la dit, dit une chose qui est ? — Oui. — Mais celui qui dit ce qui est, dit la vérité : donc si Dionysodore a dit ce qui est, il a parlé vrai et ne vous a point menti. [284b] — Oui, Euthydème, répondit Ctésippe ; mais qui dit cela ne dit pas ce qui est. — Alors Euthydème : Les choses qui ne sont point ne sont point, n'est-ce pas ? — D'accord. — Les choses qui ne sont point ne sont nullement ? —