Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/102

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de leur corps, et appellent salaire l’argent que leur procure ce trafic, d’où leur vient, je crois, le nom de mercenaires : n’est-ce pas ?

Oui.

Les mercenaires entrent donc aussi dans la composition d’un État ?

À ce qu’il me semble.

Hé bien, Adimante, notre État est-il déjà assez grand pour que rien n’y manque ?

Peut-être.

Mais où la justice et l’injustice s’y rencontrent-elles ? Où crois-tu qu’elles prennent naissance dans tout cela ?

[372a] Je ne le vois pas, Socrate, à moins que ce ne soit dans les rapports des citoyens les uns envers les autres, en faisant tout ce que nous venons de dire.

Peut-être as-tu rencontré juste ; mais il faut voir encore, sans nous rebuter. Et d’abord considérons quelle sera la manière de vivre de ces hommes dont nous venons de déterminer tous les besoins. Ils se procureront de la nourriture, du vin, des vêtemens, des chaussures ; ils se bâtiront des maisons : pendant l’été, ils travailleront ordinairement peu vêtus et nu-pieds ; pendant [372b] l’hiver, bien vêtus et bien chaussés. Leur nourriture sera de farine d’orge et de froment dont ils feront des pains et de beaux gâteaux, que