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LIVRE TROISIÈME.



Tels sont, à l’égard des dieux, les discours qu’il conviendrait de faire entendre et d’interdire dès l’enfance à des hommes qui devront honorer les dieux et leurs parens et se faire un devoir de s’aimer mutuellement.

Tout cela, dit Adimante, me paraît fort raisonnable.

Maintenant, pour faire des hommes braves, repris-je, ne faut-il pas aussi des discours qui inspirent le mépris de la mort, ou penses-tu qu’on puisse à la fois craindre la mort et avoir du courage ?

Non, par Jupiter.

Un homme persuadé que l’autre monde est un lieu formidable, sera-t-il intrépide en présence de la mort et pourra-t-il dans les combats la préférer à la défaite et à l’esclavage ?

Jamais.

Il nous faut donc surveiller encore ceux qui traitent ce sujet, et les prier de faire l’éloge de l’autre monde, au lieu de le calomnier sans rai-