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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/198

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danger, n’est-ce pas de leur donner une excellente éducation ?

Ils l’ont déjà reçue.

Je n’oserais l’assurer, mon cher Glaucon. Nous devons dire seulement, comme tout à l’heure, qu’une bonne éducation, quel qu’en soit le système, leur est nécessaire, si l’on veut obtenir le point le plus important, qu’ils aient de la douceur entre eux et dans leurs rapports avec les autres citoyens qu’ils sont chargés de défendre.

Bien.

Outre cette éducation, un homme sensé reconnaîtra qu’il faut leur donner des habitations et une fortune qui ne les empêche pas d’être d’excellens gardiens et ne les porte point à nuire à leurs concitoyens.

Il aura raison.

Vois si à cette fin ils devront vivre et se loger comme je vais dire : Je veux premièrement qu’aucun d’eux ne possède rien en propre, à moins que cela ne soit absolument nécessaire ; qu’ils n’aient ensuite ni maison ni magasin où tout le monde ne puisse entrer. Quant à la nourriture nécessaire à des guerriers sobres et courageux, qu’ils s’imposent la loi de n’en recevoir des autres citoyens, comme salaire de leurs services, ni plus ni moins qu’il ne leur en faut pour les besoins de l’année. Je veux qu’ils vivent en-