Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/211

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Oui ! est-il vrai qu’il en soit ainsi ?

Il me le semble.

Il faut donc, comme nous le disions en commençant, que dès leurs premières années, les jeux des enfans soient soumis à des lois plus sévères ; car si ces jeux et ceux qui y prennent part sont déréglés, il est impossible qu’il en sorte jamais des hommes soumis aux lois et vertueux.

Comment le deviendraient-ils ?

Au lieu que si les enfans sont réglés de bonne heure dans leurs jeux, l’amour des lois s’introduit dans leur ame avec la musique, il les suit et les développe dans un sens contraire à celui dont nous venons de parler, et redresse ce qu’il peut y avoir à redresser dans l’État.

Tu dis vrai.

Alors ils retrouvent eux-mêmes des règles qui paraissent de peu d’importance, et que leurs devanciers avaient laissé entièrement dépérir.

Quelles règles ?

Celles-ci : garder le silence convenable en présence des vieillards, leur céder la place d’honneur, se lever quand ils paraissent, rendre toutes sortes de soins à ses parens, se conformer à tel ou tel usage dans la manière de se couper les cheveux, de s’habiller, de se chausser, dans tout ce qui regarde le corps et dans les autres choses