Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/214

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veté, ni les potions ni l’emploi du fer ou du feu ni les enchantemens ni les amulettes ne leur serviront de rien ?

Mais je ne vois rien de bien plaisant à s’emporter ainsi contre ceux qui vous donnent de bons conseils.

Tu n’es pas, à ce qu’il paraît, trop partisan de ces sortes de gens.

Non, par Jupiter !

Ainsi, pour revenir à ce que nous disions, tu n’approuveras pas davantage un État qui tiendrait une pareille conduite. Or, ne te semble-t-il pas que cette conduite est celle des États qui, tout mal gouvernés qu’ils sont, défendent aux citoyens, sous peine de mort, de toucher à leur constitution, et où celui qui traite le plus agréablement les vices du gouvernement, qui lui complaît en le flattant, qui prévoit ses intentions et se montre habile à les remplir, passe pour un bon citoyen, d’une grande habileté politique et se voit comblé d’honneurs ?

Oui, c’est la même conduite, et je suis bien loin de l’approuver.

N’admires-tu pas cependant le courage et la complaisance de ceux qui consentent, qui s’empressent même à donner des soins à de pareils États ?

Oui, je les admire, excepté ceux qui se laissent