Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Fais attention à ce que je dis.

Parle.

La même chose, considérée sous le même rapport, peut-elle être au même instant en repos et en mouvement ?

Nullement.

Assurons-nous de cette vérité, de peur que dans la suite il ne nous survienne des doutes. Si quelqu’un prétendait qu’un homme qui se tient debout et remue seulement les mains et la tête est tout à la fois en repos et en mouvement, nous objecterions, je pense, que, pour parler juste, il faut dire qu’une partie de son corps se meut, tandis que l’autre est en repos : n’est-ce pas ?

Oui.

Si poussant plus loin la plaisanterie, on soutenait que la toupie, lorsque invariablement fixée au même endroit, elle tourne sur sa pointe, ou quelqu’un de ces corps qui exécutent un mouvement circulaire sans changer de place, est à la fois tout entier en repos et tout entier en mouvement, nous n’admettrions point que ces corps sont à la fois en repos et en mouvement sous le même rapport ; nous dirions qu’il faut distinguer en eux deux choses, l’axe et la circonférence ; que selon leur axe ces corps sont en repos, puisque l’axe n’incline d’aucun côté : mais que selon leur circonférence, ils se meu-