Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/516

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La pénétration d’esprit nécessaire à l’étude des sciences et la facilité à apprendre ; en effet, l’ame est bien plutôt découragée par les difficultés de la science que par celles de la gymnastique ; car ici la peine est pour l’ame seule, et le corps ne la partage point.

Cela est vrai.

Il faut de plus qu’ils aient de la mémoire, du caractère, qu’ils aiment le travail, et toute espèce de travail sans distinction ; autrement comment crois-tu qu’ils consentent à allier ensemble tant d’exercices du corps, tant de réflexions et de travaux de l’esprit ?

Jamais, s’ils ne sont nés avec le plus heureux naturel.

La faute que l’on fait aujourd’hui, et c’est cette faute qui a fait tant de tort à la philosophie, vient, comme nous l’avons dit précédemment, de ce qu’on s’adonne à la philosophie sans avoir qualité pour cela ; il ne faudrait point en laisser approcher des talens bâtards, mais seulement de vrais et légitimes talens.

Comment l’entends-tu ?

D’abord celui qui veut s’y appliquer ne doit pas être boiteux par rapport au travail, c’est-à-dire en partie laborieux et en partie indolent ; ce qui arrive lorsqu’un jeune homme, rempli d’ardeur pour le gymnase, pour la chasse, pour tous