Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/517

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les exercices du corps, n’a d’ailleurs aucun goût pour tout ce qui est études, conversations, recherches scientifiques, et qu’il craint le travail de cette sorte. J’en dis autant de celui dont l’amour pour le travail se porte tout entier du côté opposé.

Rien n’est plus vrai.

Ne considérerons-nous pas encore comme des ames estropiées par rapport à la vérité, celles qui, détestant le mensonge volontaire, et ne pouvant le souffrir sans répugnance dans elles-mêmes ni sans indignation dans les autres, n’ont pas la même horreur pour le mensonge involontaire, et qui, lorsqu’elles sont convaincues d’ignorance, ne s’indignent pas contre elles-mêmes, mais se vautrent dans l’ignorance comme le pourceau dans la fange ?

Oui, certes.

Il ne faut pas mettre moins d’attention à discerner le naturel heureux et bien constitué d’avec celui qui est mal venu, par rapport à la tempérance, le courage, la grandeur d’ame et les autres vertus. Faute de savoir faire de semblables distinctions, les individus et les États commettent, sans s’en apercevoir, leurs intérêts, ceux-ci à des magistrats, ceux-là à des amis, infirmes et incapables.

Cela n’est que trop ordinaire.