Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/523

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et augmenteraient pour ses flatteurs ; il s’abandonnerait aux conseils de ceux-ci avec moins de réserve qu’auparavant, et il vivrait avec eux publiquement dans la plus grande intimité, tandis qu’il ne s’embarrasserait guère de son père et de ses parens supposés, à moins qu’il ne fût naturellement très sage.

Tout arriverait comme tu dis ; mais comment cette comparaison s’applique-t-elle à ceux qui se livrent à la dialectique ?

Voici comment : n’avons-nous pas dès l’enfance sur la justice et l’honnêteté des maximes qui sont pour nous comme des parens au sein desquels nous sommes élevés dans l’habitude de les honorer et de leur obéir ?

Oui.

Mais n’y a-t-il pas aussi des maximes opposées à celles-là, maximes séduisantes qui obsèdent notre ame comme autant de flatteurs, sans pourtant nous persuader, pour peu que nous ayons de sagesse, et nous détourner de notre culte et de notre obéissance envers les autres maximes vraiment paternelles ?

Soit.

Eh bien, maintenant, qu’il survienne un raisonneur qui demande à un homme ainsi disposé ce que c’est que l’honnête ; après que celui-ci aura fait une réponse conforme à ce qu’il a ap-