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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/600

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la liberté et l’amitié véritable, le naturel tyrannique est condamné à ne jamais les connaître.

Cela est vrai.

Ne peut-on pas appeler ces hommes, avec raison, des hommes sans foi ?

Oui.

Et des hommes injustes à l’excès, si ce que nous avons décidé ensemble précédemment sur la nature de la justice, n’est pas une chimère ?

Et certes ce n’en est pas une.

Résumons donc le parfait scélérat : c’est celui qui réalise le portrait que nous venons de faire.

Tout-à-fait.

Ainsi ce doit être celui qui, avec le caractère le plus tyrannique qu’on puisse avoir, sera encore revêtu de l’autorité souveraine ; et plus il aura vécu de temps dans l’exercice de la tyrannie, plus il sera méchant.

C’est une conséquence nécessaire, dit Glaucon, prenant à son tour la parole.

Mais s’il est évidemment le plus méchant des hommes, continuai-je, n’en est-il pas évidemment aussi le plus malheureux ? Et ne sera-t-il pas en réalité d’autant plus long-temps et d’autant plus profondément méchant et malheureux, que sa tyrannie sera plus longue et plus absolue ? Après cela, permis à la multitude d’avoir à cet égard des opinions aussi nombreuses qu’elle-même.