Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/601

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Il n’en saurait être autrement.

Peut-on supposer que la ressemblance ne soit pas exacte de l’homme tyrannisé intérieurement avec l’État tyrannique, comme de l’homme moralement démocratique avec l’État analogue, et ainsi des autres ?

Eh bien ?

Par conséquent, ce qu’un État est par rapport à un autre État, soit pour la vertu soit pour le bonheur, un homme l’est par rapport à un autre homme.

Sans contredit.

Mais, dis-moi, quel est le rapport d’un État gouverné par un tyran à l’État gouverné par un roi[1], et tel que nous l’avons décrit d’abord ?

Ce sont exactement les deux contraires ; l’un est le meilleur, l’autre le pire.

Je ne te demanderai pas lequel des deux est le meilleur et le pire ; cela est évident : mais je te demande si tu juges que celui qui est le meilleur est aussi le plus heureux, et celui qui est le plus mauvais, le plus malheureux. N’allons pas nous laisser éblouir en considérant le tyran seul, qui après tout n’est qu’un individu, et le petit nombre de favoris qui l’environnent : entrons

  1. Assimilation de la royauté et de la première forme de gouvernement dont il a été question, savoir, l’aristocratie.