Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/630

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calcul fait, que la condition du roi est sept cent vingt-neuf fois plus agréable que celle du tyran, et que cette dernière est plus pénible dans la même proportion[1].

Tu viens de trouver par un calcul tout-à-fait surprenant l’intervalle qui sépare le juste de l’injuste, sous le rapport du plaisir et de la douleur.

Ce nombre exprime au juste la différence de leur condition, si toutefois tout s’accorde de part et d’autre, les jours, les nuits, les mois et les années.

Tout s’accorde de part et d’autre.

Mais si la condition de l’homme juste et vertueux surpasse si fort en plaisir celle de l’homme injuste et méchant, ne la surpassera-t-elle pas à un degré infiniment plus élevé, en décence, en beauté et en mérite ?

Oui, certes.

Maintenant puisque nous en sommes venus ici, reprenons ce qui a été dit au commencement[2] et a donné occasion à cet entretien. On disait, ce me semble, que l’injustice était avantageuse au parfait scélérat, pourvu qu’il passât pour honnête homme. N’est-ce pas ainsi qu’on s’est exprimé ?

Oui.

  1. Voyez la note à la fin du volume.
  2. Voyez liv. I.