Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/638

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ensuite, dans son régime corporel, il ne recherchera nullement la jouissance de plaisirs brutaux et déraisonnables ; il ne recherchera même la santé, la force et la beauté, qu’autant que tous ces avantages seront pour lui des moyens d’être plus tempérant ; en un mot, il entretiendra la plus grande harmonie entre les parties de son corps dans l’unique intérêt de celle qui doit régner dans son ame.

Il ne se proposera pas d’autre but, s’il veut être vraiment musicien.

En conséquence, il cherchera le même accord, la même harmonie à l’égard de la richesse. Ou, ébloui par l’opinion de la multitude sur le bonheur, téntera-t-il de grossir son trésor à l’infini, pour accroître ses maux dans la même proportion ?

Je ne le pense pas.

Mais, plutôt, il aura toujours les yeux sur le gouvernement de son ame, et prendra garde d’en déranger l’équilibre ou par l’opulence ou par l’indigence ; tel est le plan de conduite qu’il s’efforcera de suivre dans les acquisitions et les dépenses qu’il pourra faire.

À merveille.

Considérant les honneurs sous le même point de vue, il ambitionnera, il goûtera même avec plaisir ceux qu’il croira pouvoir le rendre meil-