Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/673

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Oui.

As-tu de l’un et de l’autre la même idée que moi ?

Quelle idée ?

Que le mal est tout ce qui détruit et corrompt ; le bien, ce qui conserve et améliore.

Oui.

Chaque chose n’a-t-elle pas son mal et son bien ? L’ophtalmie, par exemple, est le mal des yeux ; la maladie, celui de tout le corps ; la nielle est le mal du blé, la pourriture celui du bois, la rouille celui du fer et de l’airain ; en un mot, n’admets-tu pas comme moi que toute chose dans la nature a son mal et sa maladie particulière ?

Cela est vrai.

Ce mal ne gâte-t-il point la chose à laquelle il s’attache ? Ne finit-il point par la dissoudre et la ruiner totalement ?

Oui.

Ainsi chaque chose est détruite par le mal et par le principe de corruption qu’elle porte en elle ; de sorte que si ce mal n’a pas la force de la détruire, il n’est rien qui soit capable de le faire. Car le bien ne peut produire cet effet à l’égard de quoi que ce soit, non plus que ce qui n’est ni un bien ni un mal.

Comment cela pourrait-il être ?