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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/22

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divertir ; mais si on le prend au sérieux, il n’y a que vous autres devins qui sachiez ce qui en adviendra.

EUTHYPHRON.

J’espère que tout ira bien, Socrate, et que tu conduiras heureusement à bout ton affaire, comme moi la mienne.

SOCRATE.

Tu as donc ici quelque affaire ? Te défends-tu, ou poursuis-tu ?

EUTHYPHRON.

Je poursuis.

SOCRATE.

Et qui ?

EUTHYPHRON.

[4a] Quand je te l’aurai dit, tu me croiras fou.

SOCRATE.

Comment ! Poursuis-tu quelqu’un qui ait des ailes ?

EUTHYPHRON.

Celui que je poursuis, au lieu d’avoir des ailes, est si vieux qu’à peine il peut marcher.

SOCRATE.

Et qui est-ce donc ?

EUTHYPHRON.

C’est mon père[1].

  1. Il s’appelait Prospalte. Voyez le Cratyle.