Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/228

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tions a-t-on de ce principe ? Rappelle-les-moi car je ne m’en souviens présentement.

Je ne t’en dirai qu’une, mais très belle, répondit Cébès : c’est que tous les hommes, s’ils sont bien interrogés, trouvent tout d’eux-mêmes ; ce qu’ils ne feraient jamais, s’ils ne possédaient déjà une certaine science et de véritables lumières ; [73b] on n’a qu’à les mettre dans les figures de géométrie et dans d’autres choses de cette nature, on ne peut alors s’empêcher de reconnaître qu’il en est ainsi.

Si, de cette manière, tu n’es pas persuadé, Simmias, dit Socrate, vois si celle-là t’amènera à notre sentiment : as-tu de la peine à croire qu’apprendre soit seulement se ressouvenir ?

Pas beaucoup, répondit Simmias ; mais j’ai besoin précisément de ce dont nous parlons, de me ressouvenir ; et, grâce à ce qu’a dit Cébès, peu s’en faut que je me ressouvienne déjà, et commence à croire, mais cela n’empêchera pas que je n’écoute avec plaisir les preuves nouvelles que tu veux en donner.

[73c] Les voici, reprit Socrate : nous convenons tous que pour se ressouvenir, il faut avoir su auparavant la chose dont on se ressouvient.

Assurément.

Et convenons-nous aussi que lorsque la science vient d’une certaine manière, c’est une réminis-