Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/290

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principe qui me semble le meilleur, tout ce qui me paraît s’accorder avec le principe, je le prends pour vrai, qu’il s’agisse des causes, ou de toute autre chose ; et ce qui ne lui est pas conforme, je le rejette comme faux. Mais je vais m’expliquer plus clairement, car je pense que tu ne m’entends pas encore.

Non, par Jupiter, Socrate, dit Cébès, je ne t’entends pas encore trop bien.

Cependant, reprit Socrate, je ne dis rien de nouveau ; je ne dis que ce que j’ai dit en mille occasions, et ce que je viens de répéter précédemment. Pour t’apprendre la méthode dont je me suis servi pour m’élever à la connaissance des causes, je reviens à ce que j’ai déjà tant rebattu, et je commence par établir qu’il y a quelque chose de bon, de beau, de grand, par soi-même. Si tu m’accordes ce principe, j’espère arriver à te conduire par là à la cause de l’immortalité de l’âme.

Ne t’arrête donc pas ? dit Cébès, et achève comme si je te l’avais accordé depuis long-temps.

Prends bien garde à ce qui va suivre, continua Socrate, et vois si tu peux en tomber d’accord avec moi. Il me semble que s’il y a quelque chose de beau en ce monde, outre le beau en soi, tout ce qui est beau ne peut l’être que