Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/295

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PHÉDON.

Il me semble, si je m’en souviens bien, qu’après qu’on lui eût accordé que toute idée existe en soi, et que c’est de la participation que les choses ont avec elle qu’elles tirent leur dénomination, il continua ainsi : Si ce principe est vrai, quand tu dis que Simmias est plus grand que Socrate, et plus petit que Phédon, ne dis-tu pas que dans Simmias se trouvent en même temps la grandeur et la petitesse ?

Oui, dit Cébès.

Mais ne conviens-tu pas que si tu dis ; Simmias est plus grand que Socrate ; cette proposition telle qu’elle est littéralement, n’est pas exacte ? car il n’est pas dans la nature de Simmias d’être plus grand ; il ne l’est pas parce qu’il est Simmias, mais il l’est par la grandeur qu’il a accidentellement. Et encore il n’est pas plus grand que Socrate parce que Socrate est Socrate, mais parce que Socrate participe de la petitesse en comparaison de la grandeur de Simmias.

Cela est vrai.

De même Simmias n’est pas plus petit que Phédon parce que Phédon est Phédon, mais parce que Phédon est grand, si on le compare à Simmias qui est petit.

C’est cela.