Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/307

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Or, puisque l’immortel est impérissable, l’âme, si elle est immortelle, peut-elle n’être pas impérissable ?

Il faut qu’elle le soit nécessairement.

Lors donc que la mort approche de l’homme, ce qu’il y a de mortel en lui meurt, à ce qu’il paraît ; ce qu’il y a d’immortel et d’incorruptible se retire intact et cède la place à la mort.

Cela est évident.

Si donc il y a quelque chose d’immortel et d’impérissable, l’âme, ô Cébès, doit l’être ; et nos âmes existeront réellement dans l’autre monde.

Je n’ai rien à dire contre cela, ô Socrate, je ne puis que me rendre à tes raisons ; mais si Simmias ou les autres ont quelque chose à objecter, ils feront fort bien de ne pas se taire ; car quel autre temps pourront-ils jamais trouver pour s’entretenir et pour s’éclairer sur ces matières ?

Ni moi non plus, dit Simmias, je n’ai rien à opposer à Socrate ; mais j’avoue que la grandeur du sujet et le sentiment de la faiblesse naturelle à l’homme me laissent toujours malgré moi un peu d’incrédulité.

Non-seulement ce que tu dis là est fort bien dit, Simmias, reprit Socrate, mais quelque sûrs que nous paraissent les principes dont nous