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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/308

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sommes partis, il faut encore les reprendre pour les examiner avec plus de soin ; quand vous vous en serez bien pénétrés, vous concevrez mes raisons, je crois, autant qu’il est possible à des hommes de comprendre ces matières ; et quand vous les aurez bien conçues, vous ne chercherez rien au-delà.

Fort bien, dit Cébès.

Mes amis, une chose qu’il est juste de penser, c’est que si l’âme est immortelle, il faut en avoir soin, non-seulement pour ce temps que nous appelons le temps de la vie, mais encore pour le temps qui la suit ; et peut-être trouvera-t-on que le danger auquel on s’expose en la négligeant, est très grave. Car si la mort était la cessation absolue de toute existence, ce serait un grand gain pour les méchans après leur mort d’être délivrés à-la-fois de leur corps, de leur âme et de leurs vices, mais puisque l’âme est immortelle, elle n’a d’autre moyen de prévenir les maux qui l’attendent, et il n’y a d’autre salut pour elle, que de devenir éclairée et vertueuse. En effet, l’âme se rend dans l’autre monde n’emportant avec elle que des habitudes contractées pendant la vie, et qui, à ce qu’on dit, lui rapportent de grands biens ou de grands maux dès le premier instant de son arrivée. Voici ce qui se passe, dit-on, lorsque quelqu’un est mort : le