Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/311

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t’en prouver la vérité est plus difficile, et je ne sais si tout l’art de Glaucus y suffirait. Peut-être même cette entreprise est-elle au-dessus de mes forces ; et quand elle ne le serait pas, le peu de temps qu’il me reste à vivre ne souffre pas que nous entamions un si long discours. Quand à te donner une idée de la terre et de ses différens lieux, comme je me figure que la chose est, rien n’empêche que j’essaie de la faire.

Cela nous suffira, dit Simmias.

Premièrement, reprit Socrate, je suis persuadé que la terre est au milieu du ciel et de forme sphérique, elle n’a besoin ni de l’air, ni d’aucun autre appui pour s’empêcher de tomber, mais que le ciel même, qui l’environne également, et son propre équilibre suffisent pour la soutenir ; car toute chose qui est en équilibre au milieu d’une autre qui la presse également, ne saurait pencher d’aucun côté, et par conséquent demeure fixe et immobile ; voilà de quoi je suis persuadé.

Et avec raison, dit Simmias.

De plus, je suis convaincu que la terre est fort grande, et que nous n’en habitons que cette petite partie qui s’étend depuis la Phase jus-