Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/392

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par l’effet et le contre-coup nécessaire du mouvement universel, il en résulte que la science humaine est condamnée à la contradiction et la philosophie au scepticisme. Que l’on y pense : la sensation, comme base de toute science, est un point intermédiaire dont le premier principe est la négation de toute substance en haute philosophie, et dont la dernière conséquence pratique est le doute absolu. La science n’est que la sensation, à cette condition seulement qu’il n’y a aucune substance, car la supposition d’une substance, quelle que soit l’idée qu’on se fasse de cette substance, surpasserait de toutes parts la science que peut donner la sensation ; et si cette science est la science unique, toute science n’est qu’apparence, et le système entier des connaissances humaines un tableau fantastique.

Telle était la doctrine, conséquente et bien liée, que les sophistes enseignaient. Une des parties de cette doctrine est précisément