Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

change également ; et les variations de l’objet contemplé se réfléchissent dans celles du contemplateur. Mais le contemplateur, comment peut-il apercevoir les objets ? Nécessairement de son point de vue, c’est-à-dire sous le prisme de l’impression qu’il en reçoit ; de là ce principe psychologique de Protagoras : L’homme est la mesure de toutes choses, de l’existence de celles qui existent et de la non-existence de celles qui n’existent pas ; principe qui revient à celui-ci : La sensation est toute la science. Si la sensation est toute la science, la sensation, n’étant, dans le système général, qu’un rapport entre deux termes mobiles, leur emprunte une égale mobilité. Sa réalité est toute entière dans l’apparence, et ce qui paraît à chacun étant pour lui la mesure du réel, chacun s’en tient et doit s’en tenir à ce qui lui paraît ; et toutes les apparences étant dans une variation perpétuelle et dans le même individu et d’individu à individu