Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/556

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n’est pas, ni sur des objets réels, ni sur des êtres abstraits.

THÉÉTÈTE.

Il paraît que non.

SOCRATE.

Juger faux est donc autre chose que juger ce qui n’est pas.

THÉÉTÈTE.

Apparemment.

SOCRATE.

Ce n’est donc ni de cette manière, ni de celle que nous avions exposée un peu auparavant, que le faux jugement se forme en nous.

THÉÉTÈTE.

Non.

SOCRATE.

Mais vois si nous appellerons juger faux l’opération suivante.

THÉÉTÈTE.

Laquelle ?

SOCRATE.

Nous disons qu’un faux jugement est une méprise, lorsque, prenant dans sa pensée un objet réel pour un autre objet réel, on affirme que tel objet est tel autre. De cette façon, on juge toujours ce qui est, mais l’un pour l’autre : et