Comme tu dis.
Pour bien demander, ne faut-il pas leur demander des choses que nous avons besoin de recevoir d’eux ?
Rien de plus vrai.
[14e] Et pour bien donner, ne faut-il pas leur donner en échange les choses qu’ils ont besoin de recevoir de nous ? Car il ne serait pas fort habile de donner à quelqu’un ce dont il n’aurait aucun besoin.
On ne saurait mieux parler.
La sainteté, mon cher Euthyphron, est donc une espèce de trafic entre les dieux et les hommes ?
Un trafic, si tu veux l’appeler ainsi.
Je ne le veux pas, si ce n’en est pas un réellement ; mais, dis-moi, quelle utilité les dieux reçoivent-ils des présens que nous leur faisons ? Car [15a] l’utilité que nous tirons d’eux est sensible, puisque nous n’avons rien qui ne vienne de leur libéralité. Mais de quelle utilité sont aux