Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/591

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lombiers ridicules, ou les ayant gravées sur d’autres tablettes de cire, les sait pendant tout le temps qu’il en est possesseur, quand bien même elles ne seraient point présentes à son esprit ? De cette sorte, vous serez contraints de parcourir mille fois le même cercle sans avancer jamais. Que répondrons-nous à cela, Théétète ?

THÉÉTÈTE.

En vérité, Socrate, je n’y saurais que dire.

SOCRATE.

Ces difficultés, mon enfant, ne sont-elles pas pour nous un reproche bien fondé et un avertissement que nous avons eu tort de laisser aller la science, pour chercher [200d] à découvrir auparavant ce que c’est que le faux jugement, et qu’il est impossible de connaître celui-ci, si l’on ne connaît d’abord suffisamment la science et en quoi elle consiste ?

THÉÉTÈTE.

Il faut bien maintenant que j’en convienne, Socrate.

SOCRATE.

Comment donc définira-t-on de nouveau la science ? Car sans doute nous ne renoncerons pas encore à la chercher.