Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/631

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le souverain bien consiste dans le plaisir ou dans la raison, la première chose à faire paraît être de déterminer ce que c’est que le souverain bien. Or, ne nous faisons point illusion, interrogeons la nature humaine tout entière et non quelques-unes de ses parties, et nous reconnaîtrons que le souverain bien auquel elle aspire n’est rien moins qu’un bien inconnu capable de répondre à tous nos besoins, de remplir toutes nos facultés, et de ne rien nous laisser à souhaiter ni à concevoir au-delà. Le caractère propre du souverain bien est de se suffire. Ce caractère fixe du souverain bien établi, reste à savoir qui le possède de la vie de raison ou de la vie de plaisir. Si l’une ou l’autre a besoin encore de quelque chose au-delà d’elle, elle ne se suffit pas à elle-même ; elle ne constituera pas le vrai bien.

Mais pour examiner si le plaisir ou la raison suffisent à la nature humaine, il faut avoir soin de les séparer de tout ce qui n’est