Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/805

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SOCRATE.

Nous comprenons que cela vient d’être expliqué par rapport aux lamentations, à l’envie et à la colère.

PROTARQUE.

Comment ne le comprendrions-nous pas ?

SOCRATE.

Ne reste-t-il point encore bien des passions à parcourir ?

PROTARQUE.

Oui, vraiment.

SOCRATE.

Pour quelle raison principalement penses-tu que je me suis attaché à te montrer ce mélange dans la comédie ? N’est-ce pas pour te persuader qu’il est facile de faire voir la même chose dans les craintes, les amours et les autres passions, et, afin qu’en étant bien convaincu, tu me laisses libre, et ne m’obliges point à allonger le discours en prouvant que cela a lieu aussi pour tout le reste, et que tu conçoives généralement que le corps sans l’âme, et l’âme sans le corps, et tous les deux en commun éprouvent mille affections où le plaisir est mêlé avec la douleur ? Dis-moi donc présentement si tu me donneras la liberté, ou si tu me feras pousser cet entretien jusqu’au milieu de la nuit. Encore quel-