Ainsi, d’abord et au premier rang, les voyelles, τὰ φωνήεντα ; au dernier rang et à l’autre extrémité, les muettes, τὰ ἄφωνα ; puis les lettres intermédiaires, μέσα, comme Platon le dit plus bas, et qui, sans être voyelles, φωνῆς μὲν οὐ μετέχοντα, ne sont pourtant pas tout-à-fait muettes, comme le serait B, lettre qu’on ne peut absolument prononcer seule, et ont un certain son, φθόγγου δὲ μετέχοντα, comme Σ, qui donne en effet un son. Cette classification se trouve aussi dans le Théétête. « L’S (Σ) est un simple bruit que forme la langue en sifflant. Le B n’est ni une voyelle ni même un bruit. » Le B, dans la phraséologie du Philèbe, est une muette, ἄφωνος, ou même une lettre ἄφθογγος, privée de son, et qui n’a pas même l’avantage du Σ. Le Cratyle ne laisse à cet égard aucune incertitude. Je citerai le texte : Ἆρ’οὖν καὶ ἡμᾶς οὕτω δεῖ πρῶτον μὲν τὰ φωνήεντα διελέσθαι… τάτε ἄφωνα καὶ ἄφθογγα… καὶ τὰ αὖ φωνήεντα μὲν οὔ, οὐ μέντοιγε ἄφθογγα… Cette phrase reproduit entièrement celle de Philèbe.
La raison et les manuscrits s’accordent donc pour faire lire avec Bekker, dans le passage du Philèbe, φωνῆς μὲν οὔ, φθόγγου δὲ μετέχοντα. Mais M. Stalbaum, sans aucune discussion, et sur un soupçon de M. Baum-