Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/1014

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CLINIAS.

Il me paraît que cela est honteux.

L’ATHÉNIEN.

Y a-t-il et pour un législateur, et pour un gardien des lois, et pour tout homme qui croit l’emporter en vertu sur les autres et qui a effectivement obtenu le prix de la vertu, des objets plus intéressans que ceux qui nous occupent en ce moment, le courage, la tempérance, la prudence, la justice ?

CLINIAS.

Comment y en aurait-il ?

L’ATHÉNIEN.

Ne faut-il pas que sur tous ces objets, les interprètes, les maîtres, les législateurs, les gardiens des autres citoyens, soient plus en état que personne d’enseigner et d’expliquer en quoi consiste la vertu et le vice à ceux qui désirent le savoir, et à ceux qui s’écartant du devoir ont besoin d’être redressés et corrigés ? Souffrirons-nous qu’un poète qui viendra dans notre ville, ou tout autre qui se donnera pour instituteur de la jeunesse, paraisse mieux instruit de ces sortes de | choses, qu’un citoyen qui a eu le prix de toutes les vertus ? Et si les gardiens d’un État ne savent pas assez parler et agir, s’ils n’ont pas une connaissance profonde de la vertu, faudra-t-il s’étonner qu’un pareil État étant à l’abandon