Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/1017

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il fallait de plus tendre à un but unique, le bien connaître, et après l’avoir connu, y subordonner tout le reste en embrassant tous les objets d’une seule vue ?

CLINIAS.

Fort bien.

L’ATHÉNIEN.

Est-il une méthode plus exacte pour examiner quoi que ce soit, que de rapprocher sous une seule idée plusieurs choses qui diffèrent entre elles ?

CLINIAS.

Non, il n’y en a peut-être pas.

L’ATHÉNIEN.

Laisse le peut-être, mon cher, et dis hardiment qu’il n’y a point pour l’esprit humain de méthode plus lumineuse que celle-là.

CLINIAS.

Je le crois sur ta parole, Étranger : marchons donc par cette route dans notre entretien.

L’ATHÉNIEN.

Il nous faudra par conséquent, selon toute, apparence, obliger les gardiens de notre divine république à se former d’abord une juste idée de cette chose que nous appelons avec raison d’un seul nom, celui de vertu, et qui, quoiqu’étant une de sa nature, se divise, disons-nous, en quatre, le courage, la tempérance, la justice et la prudence. Et si vous le voulez, mes