Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/178

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Théognis, n’est autre qu’une fidélité à toute épreuve dans les circonstances difficiles ; fidélité qu’on peut nommer à bon droit justice parfaite. Pour la vertu que Tyrtée a tant vantée, elle a son prix, et ce poète a fort bien choisi son temps pour la chanter ; mais, après tout, elle ne doit être mise que la quatrième en ordre et en dignité.

CLINIAS.

Ainsi donc, étranger, nous rejetons Minos parmi les législateurs du dernier ordre ?

L’ATHÉNIEN.

Ce n’est pas lui, mon cher Clinias, que nous traitons de la sorte, mais nous-mêmes, quand nous croyons que Lycurgue et Minos ont eu principalement la guerre pour objet dans les lois qu’ils ont données, l’un à la Crète, l’autre à Lacédémone.

CLINIAS.

Eh bien, que fallait-il donc dire au sujet de Minos ?

L’ATHÉNIEN.

Ce que je crois conforme à la vérité, et ce qu’il est juste que nous disions d’une législation faite par un dieu, savoir, que Minos, en dressant le plan de ses lois, n’a point jeté les yeux sur une seule partie de la vertu, et encore la moins estimable ; mais qu’il a envisagé la vertu