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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/185

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est d’un merveilleux usage pour accoutumer l’âme à la douleur[1]. J’en dis autant de l’habitude où nous sommes de marcher l’hiver nu-pieds, de dormir sans être couverts, de nous servir nous-mêmes sans recourir à des esclaves, et d’aller çà et là par tout le pays, soit de nuit, soit de jour. Les jeux où l’on s’exerce nu[2] sont encore admirables pour cet effet, par la nécessité où ils mettent de supporter l’excès de la chaleur. Je ne finirais pas, si je voulais parcourir tous les exercices qui tendent au même but.

L’ATHÉNIEN.

Tu as raison, étranger lacédémonien. Mais, dis-moi, ferons-nous consister la force uniquement

  1. Héraclide et Plutarque disent que la Cryptie consistait en une embuscade de jeunes gens, auxquels on permettait de se répandre dans la campagne, et qui se cachaient le jour et ne paraissaient que la nuit pour surprendre et tuer des Ilotes. — Le Scholiaste donne de la Cryptie une explication beaucoup plus conforme à cet endroit de Platon. Un parti de jeunes gens était lancé dans la campagne pour un certain temps, par exemple pour une année, avec l’ordre, sous peine des plus sévères châtiments, de ne pas se laisser surprendre. Chacun d’eux devait pourvoir à sa sûreté comme il pouvait, se jeter dans les montagnes, se cacher le jour, ne paraître que la nuit, et mener une vie d’embuscades et de fatigues qui les préparait à la guerre.
  2. Manso, ibid, p. 210.