Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/196

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gés du vulgaire, mais de la sagesse et de l’ignorance des législateurs eux-mêmes. Entrons donc dans quelque détail au sujet des excès de la table en général. Ce point est de grande importance, et le bien régler n’est pas le fait d’un législateur ordinaire ; je ne parle point ici de l’usage du vin, s’il faut en boire ou non ; je parle de l’excès, de la débauche en ce genre, et je demande s’il est plus à propos d’en user à cet égard comme les Scythes, les Perses, les Carthaginois, les Celtes, les Ibères et les Thraces, toutes nations belliqueuses, ou comme vous. Chez vous on s’en abstient entièrement, à ce que tu dis : au contraire les Scythes et les Thraces boivent toujours pur, eux et leurs femmes ; ils vont même jusqu’à répandre le vin sur leurs habits[1], persuadés que cet usage n’a rien que d’honnête, et qu’en cela consiste le bonheur de la vie. Les Perses, quoique plus modérés, ont aussi leurs raffinements que vous rejetez.

MÉGILLE.

Aussi mettons-nous en fuite chacun de ces peuples, toutes les fois qu’ils en viennent aux mains avec nous.

  1. Xénophon, Retraite, VII, 3. Suidas, κατασκεδάζειν.