Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une ville de leur domination. Les Doriens se croyaient suffisamment garantis contre ce danger par l’habile arrangement de leurs forces, qu’ils avaient réparties, sans les désunir, en trois États gouvernés par des rois frères, enfants d’Hercule, et qu’ils estimaient bien supérieures à celles qui avaient mis le siège devant Troie. D’abord ils se persuadaient avoir dans les Héraclides de meilleurs chefs que les Pélopides ; ensuite ils regardaient l’armée qui avait porté [685e] la guerre à Troie comme fort inférieure en bravoure à la leur, puisque cette armée, composée d’Achéens, après avoir vaincu les Troyens, avait été battue par eux Doriens. N’est-ce pas dans ces vues et de cette manière qu’ils firent l’arrangement dont je parle ?

MÉGILLE.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Il y a aussi apparence qu’ils jugèrent que ce nouvel établissement serait stable [686a] et subsisterait pendant un long temps, se fondant sur ce qu’ils avaient partagé les mêmes travaux et les mêmes dangers, sur ce que leurs rois étaient du même sang, et frères, et encore sur ce que beaucoup d’oracles leur étaient favorables, surtout celui d’Apollon Delphien.